Groupe : The clash

Producteur : The Clash

Distribution : Epic

Année : 1980

Genre : Fourre tout

Trahison ultime pour les derniers punks mais chef d’œuvre absolu, « Sadinista » fut très mal accueilli par la critique à sa sortie pour être peu à peu réhabiliter. Réhabilité comme commence à l’être l’ancien régime Sandiniste au Nicaragua auxquels fait référence le titre de cet opus. Ce disque a certainement été à ce point dénigré par ce qu’il est dense et long (triple album) et fut en avance de quelques années. Avec cet album visionnaire ou fondateur (selon qu’on soit déterministe ou non), totalement inclassable, The clash met en place les prémices d’intégration du hip-hop par le rock (ou d’une désintégration du rock blanc par les musiques dérivées d’une même origine Afro), et complète son travail de fusion entre le dub et le punk tout en y ajoutant quelques rythmes funk et disco. The Clash a atteint depuis le précédent « London calling », une maturité lui permettant de creuser sa musique, de l’alimenter de toutes parts tout en demeurant cohérent. En véritables passeurs de rythmes laissés pour compte par le rock, en utilisant des structures et des sons hors rock (une chose permise surtout par l’ampleur et le large spectre du jeu de Headon à la batterie), The clash tourne le dos à une partie de son public pour inventer, enrichir le paysage musical dans son ensemble. De plus même pris individuellement des titres comme « Lightning Strikes » ou « Police on my back » volent très haut. Quasiment expérimental, « Sandinista » est un disque fondamental dont on n’a pas encore fait totalement le tour.