Après deux albums sombres et beaux, Tue-loup nous fait le coup de la mue surprise. On leur en demandait pas tant. Terminé le rock Français malade, fatigué, cancéreux de "La bancale" (disque qu'on écoute encore des années après). Aujourd'hui Tue-loup offre de nouvelles perspectives à sa musique, lui ouvre des portes vers de nouveaux horizons, la sort de prison et lui rend sa liberté. Mais chez Tue-Loup, c'était encore ce sentiment d'enfermement, de claustrophobie qu'on aimait le plus. Sur "Penya", les Sarthois mettent en avant un piano, ils complexifient leurs mélodies, flirtent avec le jazz alors qu'on aimait tant ce minimalisme sec qui nous mettait en émoi. On aimait tant ce groupe qui nous ressemblait, sorte de traîne misère perdu dans un monde qui ne leur ressemble pas. Mais il fallait croire qu'ils désiraient autre chose, une autre vie qui, si elle ne leur ouvrira les portes des radios, leur donnera peut-être accès aux universités de musicologie. Le problème, c'est que pauvre ignorant que nous sommes, la musicologie ne fait pas partie de nos bagages et qu'on préfèrera toujours l'immédiateté d'un Liars ou la simplicité pop-rock d'un Dionysos, au nouvel intellectualisme de Tue-Loup. Malgré toute l'affection qu'on leur porte, on risque d'avoir du mal à les suivre sur des pentes aussi savonneuses. |