En revenant sur le devant de la scène hip-hop le temps d’un disque plein, Talib Kweli se rappelle à notre bon souvenir. En pleine forme, il redevient l’excellent MC, au flot singulier, le type au goût très sûr qu’il était il y a trois ans, avant cette trop longue absence. Toujours très soul, son hip-hop doit autant à la mythique Motown qu’à la old-school. Il joue avec les différents tableaux, et fait le funambule sur le fil ténu qui les relie. Talib Kweli, pour ce second disque en solo, disque en tout point remarquable, démontre qu’il n’a que peu d’équivalent. De plus, au-delà de son flot implacable, Mais c’est dans la sécheresse que le hip-hop de l’Américain devient le plus onctueux, le plus impitoyablement prenant. Talib Kweli a ce talent rare de savoir s’entourer parfaitement et à, par la même occasion, suffisamment de pouvoir d’attraction pour que les producteurs acceptent ses propositions (les Neptunes notamment). « The beautiful struggle » est un bel album, une jolie réussite, d’un type qui n’est, ni le plus génial, ni le plus opportuniste, mais un de ceux qui proposent le travail le plus réussi et le plus généreux. |