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par David Le Croller (25/10/09)

 
Extrait en musique

 

 
Article par I-Muzzik

 

C’est ton premier album, depuis combien de temps travailles-tu dessus ?

Lorsque j’ai signé sur le label Stones Throw en novembre dernier, j’avais seulement écrit et enregistré deux chansons. Je n’avais jamais pensé faire un album, j’ai donc dû partir de zéro. J’ai commencé à travailler sérieusement en janvier et il m’a fallu six longs mois pour arriver à ce résultat.

Peux-tu nous en dire un peu plus sur ton parcours musical ? Quelles sont tes références ?

J’ai eu beaucoup de chance. J’ai grandi dans une famille de passionnés de musique. Mon père, par exemple, était un bassiste réputé qui m’a appris à jouer dès l’âge de six ans. Ma mère, elle, jouait du piano et chantait souvent. J’ai commencé naturellement à jouer dans un groupe dès le collège, à l’époque j’étais surtout fan de punk, de rock et de funk. J’ai ensuite commencé à m’intéresser au hip-hop. J’ai produit quelques titres et me suit lancé dans le DJing. C’est à partir de là que j’ai commencé à collectionner les vinyles, de soul mais de bien d’autres styles. J’adore The Police, les Smashing Pumpkins, Steel Pulse, Stereolab, Public Enemy, Slum Village, et bien sûr tous les classiques de Motown, Barry White, Curtis Mayfield etc…

Tu viens d’Ann Arbor, dans la banlieue de Detroit, une ville mythique dans l’histoire de la musique américaine, de la soul de Motown au hip-hop d’Eminem en passant par le punk des Stooges ou encore l’électro de Carl Craig. Te sens-tu proche de ces artistes ?

Je suis très fier d’être issu de cette scène et de la représenter encore. La région est incroyable, elle est le foyer de la meilleure musique qui n’est jamais été faite. J’ai fait quelques shows avec Eminem et suis fou de la Motown mais ma vraie famille musicale me pousse plus vers des groupes comme AML, Now On, DJ House Shoes, DJ Graffiti, Invincible, Waajeed, Guilty Simpson, MarvOne et bien bien d’autres.

Sais-tu expliquer pourquoi tous ces styles musicaux ont eu comme berceau Detroit ?

Les hivers sont longs et froids là-bas. En plus les gens ont le goût du travail bien fait et sont d’une persévérance hors-norme. C’est très certainement l’alchimie de tous ces facteurs qui fait de Detroit, un lieu unique de créativité.

Quand tu es arrivé à Los Angeles, avais-tu déjà entendu parler de Stones Throw ? Comment les as-tu rencontrés eux et surtout le boss Peanut Butter Wolf ?

J’ai rencontré PB Wolf à mon arrivée à LA dans une soirée. Quant il a entendu mes premiers titres, il est resté surpris. Il pensait écouter de vieilles bandes des 60’s. Il ne voulait pas croire que du haut de me 29 ans j’en étais l’auteur.

Ton premier album sonne « soul » à 100%, tu étais à cette époque plutôt branché hip-hop, comment expliques-tu ce revirement ? Etait-ce un challenge pour toi ?

Je suis arrivé à LA avec mon groupe de hip-hop Now On. Nous avions déjà deux albums en bac (www.asideworldwide.com). Mon goût pour la soul est venu naturellement, en piochant dans de vieux samples que j’utilisais à l’époque pour mes compositions hip-hop. C’est vrai que créer cet album était un challenge. Plus que de simples samples, il fallait cette fois créer une vraie mélodie, c’était stimulant et en même temps vraiment amusant !

Peux-tu nous expliquer le sens de la pochette de ton album « A Strange Arrangement » : toi parlant au téléphone dans un fauteuil confortable, tout en buvant du Champagne ?

Je connaissais déjà le titre que j’allais donner à l’album, je voulais trouver une ambiance classe et en dehors du temps. Nous avons pris cette photo dans un vieux café sur Griswold à Detroit. Nous avons ensuite essayé d’autres choses mais cette photo était la meilleure.

Gilles Peterson de la BBC a mis l’une de tes chansons Maybe So, Maybe No sur la playlist de sa dernière compilation. L’as-tu déjà rencontré ?

Gilles est un type vraiment très sympa. Il est venu me soutenir pour mon premier concert à Londres et m’a ensuite amené à son studio de Brownswood. On y a enregistré un podcast, que tu peux écouter ici d’ailleurs : http://www.gillespetersonworldwide.com/podcasts.php?start=10

Fin octobre tu partageras l’affiche avec Ghostface Killah du Wu Tang. Est-ce le style de hip-hop que tu apprécies ?

Oui ce mec est une légende, un de mes artistes favoris. Qui d’autre peut rapper sur des ziti (NDLR : c’est un type de pâtes) et rendre ça intéressant !

Quels sont les artistes que tu écoutes en ce moment et lesquels programmes-tu dans tes sets de DJ ?

En ce moment je suis obsédé par une artiste norvégienne qui s’appelle Hanne Hukkelberg. Je suis aussi un grand fan du label Dam-Funk et de James Pants. Buff1 est l’un de mes MC favoris et 14KT est une bête des beats !

As-tu des idées de collaborations ou de remixes pour bientôt ?

J’ai justement un remix de Waajeed qui va bientôt sortir. Je suis également en train de travailler sur un album new-wave avec 14KT. J’ai plein d’autres projets sur le feu, comme quelques morceaux avec Nottz, d’autres avec JakeOne. Je suis aussi heureux de voir que des gens apprécient mon travail. 9th Wonder, Snoop Dogg et Ghostface Killah ont tous dit qu’ils aimeraient bosser avec moi à mon retour de tournée.

Et pour ton prochain album, sais-tu déjà quelle influence tu aimerais lui donner ?

Je viens tout juste de sortir mon premier, je pense que je vais l’écouter pendant un moment encore…

Dernière question : quand reviens tu en France ?

Je serai à Paris et à Marseille en Novembre, avec tout mon groupe. Tu peux regarder les dates ici : http://www.asideworldwide.com/events.