Malgré tous les pseudonymes utilisés, les faux groupes inventés, il y a plus de constance dans la musique Will Oldham que chez la plupart des artistes, auteur compositeur plus composite qu’homogène. Il n’y a donc rien d’étonnant à voir Will Oldham réenregistrer sous le nom de Bonnie « Prince » Billy (peut-être celui qu’il porte le mieux) une partie de la discographie de Palace (music ou brothers), de la retravailler, de l’enrichir, d’en redéfinir les contours. Les morceaux de Palace perdent en partie leurs aspects « poor-folk », et sont redécorés par des arrangements plus ambitieux, au-delà de tous ce que Will Oldham aurait pu imaginer il y a quelques années. Si la musique de Will Oldham se résumait à deux bouts de ficelle noués autour d’un morceaux de bois et qu’elle tenait la route par une bonne dose d’inspiration et de symbolisme, elle devient ici du beau tissu cousu avec des fils d’or fins. Les couturiers étant de vrais professionnels. Ce qu’elle perd en rudesse, en âpreté, en simplicité, elle le gagne en richesse, en beauté. « Greatest palace music » n’a rien à voir avec une vulgaire compilation, c’est une relecture, un changement d’offre, un nouveau regard. Rien à voir et pourtant si proche. |