The Killers sont-ils les tueurs tellement attendus et mis en avant par toute une artillerie promotionnelle, les tueurs dont les singles laissaient envisager une tuerie bien dans la tradition Anglo-saxonne ? Ou sont-ils plutôt une sorte de soufflé sorti d’un fast-food, prêt à se dégonfler dès qu’on a enlevé le fromage grillé sur le dessus ? On dira qu’ils sont un peu de tous cela à la fois. Car même après plusieurs écoutes attentives, même s’il ne s’agit pas d’un chef d’œuvre (on en est loin), « Hot fuss » ne se dégonfle jamais totalement. Les titres secondaires ne tournent jamais à vide. Il y a dans chacune de leurs chansons, un riff, un break, une référence évidente (aux Smiths notamment sur « Smell like you mean II ») pour la sauver, pour la remettre dans le droit chemin avant quelques dérives inacceptables (« Jenny was a friend of mine », « On top », « Midnight show »). Charismatique à souhait (« Mr Brightside »), prêt à surfer sur la vague promotionnelle qui devrait les porter, The killers ne déçoit pas, car de toute façon, on s’attendait à être déçu. Paradoxe habituel d’un groupe dont on fait semblant d’attendre beaucoup, mais dont on sait pertinemment qu’il n’apportera rien de nouveau, si ce n’est un bon petit disque de plus, bien foutu, séduisant, accrocheur (« Somebody told me »), qui passera les prochaines semaines, au moins jusqu’au printemps prochain. Sans aller au-delà mais on n’en demande pas plus. |