Une compilation du label Carte postale ne peut-être qu’une collection de pièces rares et précieuses, de vignettes paysagistes, des tableaux sonores sorte de peintures électroniques d’une belle cohérence d’ensemble. Entre le post-rock électronique et aquatique de Wixel, celui plus minimaliste et déstructuré de ANALEPT, ou tout aussi minimaliste et rêveur de U.V, les morceaux de cette compilation nous entraîne dans un univers fait de déambulations, de rêveries et de mélancolies (« Vancouver »). Carte postale ne nous présente rien à jeter, tout est impeccablement construit et d’une clarté estivale. Le seul reproche qu’on pourrait faire à ce disque, c’est qu’au bout d’une heure de promenade lancinante (« Tronixx swift code », « Smog88), calme et songeuse (« P18 »), hypnotique et obsédante (« Sullen memory ») on finit par désirer de l’énergie, de l’électricité au moins statique. Mais si on l’écoute par petits bouts, pas passades, histoire de se plonger par intermittence dans ce monde fait de pénombre, d’horizons rougeoyant, on n’en ressort groggy pris à partie par un angoissant apaisement. Carte postale records présente …CAP est un disque de solitude fait de grandeur et de douceur, un disque à conserver dans un coin de sa discothèque pour le ressortir lorsqu’on a envie d’un pur moment de bonheur. |