La musique a toujours eu une place de choix dans la vie et l’œuvre cinématographique de Gus Van Sant. D’ « Elephant » à « Even cowgirls get the blues », en passant bien sûr par « Last Days », elle n’a cessé d’être une passerelle entre le monde des images et celui des sentiments. « Paranoïd Park » ne saurait démordre à cette règle tacite. Renforçant cette fois, le caractère mélancolique et urbain du film, la bande-son donne un aperçu richement expressif, d’un film qui s’annonce par ailleurs grandiose. Si l’univers des cités tentaculaires jaillit par moments notamment avec leur énergie et leur rythme effréné, grâce au punk de The Revolts ou au hip-hop façon côte ouest de Cool Nutz, c’est surtout des morceaux plus introspectifs qui marquent. Dans ce registre personnel, Elliott Smith et Cast King font merveilles, illustrant avec drame, des destins brisés par l’accident…Mais plus encore c’est certainement l’utilisation d’anciens morceaux du compositeur fellinien, Nino Rota qui étonne. Pas tant que cela en fait, tirés du film « Juliette Des Esprits », ces comptines rêveuses marquent le détachement progressif de la réalité vers l’isolement…Une démarche qui virera peut être au cauchemar. |