« Mento madness » est un disque d’histoire comme d’autres font des livres d’histoire. C’'est un essais sur un genre méconnu mais fondamental. Commençons par les groupes qu’on adore, ces groupes Anglais qui des Clash pour « Sandinista » aux Spécials en passant par Madness, Massive attack et Ms Dynamite ont fait de la Jamaïque la source première de leurs musiques. La Jamaïque et son raggae, la Jamaïque et son Ska. La Jamaïque et son histoire si riche, si singulière dont tout un pan au pire oublié, au mieux méconnu s’appelle le Mento. Le Mento Jamaïcain que Stanley Motta va commencer à enregistrer à Kingston en 1951. Musique primitive qui trouve ses origines dans le gospel syncrétique de l’Eglise de Pocomania, dans les fifres et les tambours Jonkanoos, musique folk au sens noble du terme qui n’a rien à voir avec la musique folklorique pour touristes en mal de danses lascives et érotiques. Sur « Mento madness » sont regroupés quelques-uns des plus représentatifs titres du genre enregistrés entre 1951 et 1956. Inutile de citer les noms de Harold Richardson, de Monty Reynolds ou encore de Boysie Grant, ils ne vous diraient rien comme ils ne me disaient rien avec d’avoir cette compilation sur le platine. Pourtant ses noms méritent bien une reconnaissance qui pour tardive qu’elle soit, n’en demeure pas moins méritée. Surtout pour le plaisir que l’on prend à écouter ce disque, comme on a parfois du plaisir à feuilleter un livre écrit autrefois avec ses photographies ou ses gravures d’époque, avec ses mots, aujourd’hui disparus mais pourtant bien vivants. |